ARTS MARTIAUX TRADITIONNELS SELF-DÉFENSE
Le Bô
Il s’agit d’un bâton en chêne, néflier, arec ou kuba (espèce de palmier).
De toutes les armes, le bâton est le plus vieux compagnon de l’homme. Depuis les temps anciens, le Bô s’emploie comme objet indispensable à la vie quotidienne, sans distinction de classe (paysans, marchands, artisans, guerriers, moines). L’art du Bô est né de son usage. De fait, les techniques et les katas sont particulièrement nombreux en comparaison avec d’autres armes. C’est l’arme de base du Kobudo, celle que l’on étudie en premier car son maniement apprend à coordonner les mouvements du corps avec ceux de l’arme
Le Saï
Le Saï est un trident métallique qui s’utilise généralement par paire. Il ressemble à une dague, mais la lame n’est pas tranchante : elle est conique, de section cylindrique ou octogonale. Son extrémité pointue sert à piquer, soit lors d’une frappe soit en le lançant. La longueur de la lame doit permettre la protection de l’avant-bras tout entier.
La garde, de forme très particulière, est destinée, tout en protégeant la main, à dévier ou bloquer une attaque de sabre ou de Bô ; elle permettait même de casser les lames de sabre des samouraïs.
Cette arme fut introduite par des militaires chinois, à l’époque où les échanges commerciaux avec la Chine étaient en plein essor à Okinawa. Ce sont les policiers qui portaient et utilisaient cette arme pour maintenir l’ordre public.
Le Nunchaku
C’est certainement l’arme d’Okinawa la plus célèbre. Il s’agit dans sa forme originale, de deux bâtons très courts reliés par une corde. Comme pour le Saï, la longueur des branches doit permettre la protection de l’avant-bras tout entier. La longueur de la corde ou de la chaîne pouvait varier de quelques centimètres à plusieurs dizaines de centimètres selon l’utilisation (combat ou pour enrouler les pattes d’un cheval).
Cette arme pourrait avoir deux origines : fléau pour la battage du riz ou mors de cheval. Cette arme pouvait facilement être dissimulée sous les vêtements. Elle était utilisée principalement par les femmes. Le principe de maniement est basé sur la vitesse et la force centrifuge. C’est une arme à la fois très technique et dangereuse à manier.
Le Nunti
Le Nunti est une sorte de lance, composée de 2 éléments : un long bâton (1,70 m) au bout duquel est inséré un Manji-saï.
Cette arme fut introduite à Okinawa à l’époque où les échanges commerciaux avec la Chine étaient en plein essor (il y a environ 500 à 600 ans). Elle n’est pas sans rappeler la hallebarde occidentale. La Manji-saï ressemble au saï, mais ne comporte pas de manche. Lorsqu’il est utilisé indépendamment du Nunti, s’utilise par paire, passée à la ceinture, dans le dos. C’est alors une arme de lancer.
Le Kue
Le Kue est un instrument agricole ; c’est la houe avec laquelle les paysans grattent la terre. Elle n’a pas été transformée et est utilisée telle quelle. Le maniement de cette arme est difficile ; non seulement à cause de son poids mais surtout à cause de son important déséquilibre.
Le Tonfa
Cette arme fut inventée en s’inspirant du Tungawa, littéralement « ustensile avec lequel en prend une marmite ».
Fabriqué généralement en chêne, bois dur et résistant, le Tonfa mesure environ 50 cm de long. Sa longueur doit permettre la protection de l’avant-bras tout entier quand on le tient par la poignée.
Il s’utilise pas paire, avec une arme dans chaque main, il est possible d’exécuter une technique de défense avec l’une et une attaque de l’autre.
Dans certains pays, comme les U.S.A et la France, des policiers et des agents de sécurité sont équipés d’un Tonfa moderne.
Le Sansetsukon
Le Sansetsukon est une sorte de Nunchaku à 3 branches. Les branches, en bois, sont de même longueur (65 cm) et reliées entre elles par une chaîne de 7 cm environ. Des anneaux métalliques sont accrochés aux chaînes pour en accroître le bruit lors de sa manipulation ; ceci dans le but d’effrayer l’adversaire. Il est possible qu’il soit inspiré du fléau mais pas celui d’Okinawa car son origine est chinoise.
Eku
C’est la rame des pêcheurs. Elle servait, en tant qu’arme, dans les conflits entre pêcheurs, puis, par la suite, contre les assaillants étrangers. Un coup porté avec la partie plate était si puissant qu’il pouvait décapiter, cette même partie servait également à projeter du sable dans les yeux de l’adversaire.
Les techniques de l’Eku se rapprochent de celles du Bô, avec une préférence pour les mouvements tranchants. Le maniement de cette arme est difficile à cause de son déséquilibre.
Le Kama
Instrument agricole, le Kama est la faucille des paysans. Cet outil est utilisé tel quel, sans modification. Le manche en bois a une longueur de 30 cm environ. La lame est en acier, légèrement courbe et perpendiculaire au manche.
Le Kama est utilisé par paire. Les techniques consistent à bloquer puis piquer, transpercer ou couper. Il existe deux utilisations particulières des Kama : la faucille à chaîne (Manri Kigusari Kama) inventée dans l’île principale du Japon ; sa pratique avait pour but d’attaquer l’adversaire en brandissant un poids attaché à l’autre extrémité de la chaîne, et l’art d’Okinawa où le manche est relié au poignet à l’aide d’une longue ficelle ou lanière, enroulée autour de celui-ci ; ce qui permettait d’atteindre l’adversaire à distance en effectuant de grands mouvements circulaires. Le kama était récupéré ensuite en le faisant tourner rapidement autour du poignet, pour réenrouler la ficelle
Le Suruchin
Le Suruchin est constitué d’une longue corde avec un lest à chaque extrémité.
Une variante du Suruchin, le Kusari, est formé d’une longue chaîne pouvant atteindre 4 m de long. Le Kusari, entouré autour du bras, constituait une protection efficace contre les armes tranchantes. Utilisé comme un lasso, il permettait d’attraper l’ennemi, en l’étranglant si le cou était la cible ou en le désarmant si c’était l’arme ou le bras qui était visé.
Le Katana
Terme générique désignant le sabre. Dès le 8ème siècle, les forgerons japonais pratiquant des rites de purification, produisaient des sabres de la plushaute qualité. La lame d’un katana était testée, signée, dotée d’un nom qui évoquait généralement un fait d’armes. On disait alors que le sabre était l’âme vivante du Japon. Les katanas vieux de plus de deux siècles sont considérés aujourd’hui comme des trésors nationaux.